Menuiseries amiantées : quand la REP se heurte à la réalité du terrain
La gestion des menuiseries contenant de l’amiante tourne au casse-tête pour les entreprises du bâtiment. Depuis la fin de l’année dernière, les consignes de tri dans le cadre de la filière REP Bâtiment ont été modifiées pour éviter que ces déchets dangereux ne finissent dans les circuits de valorisation classique. Résultat : de nouvelles contraintes et une vigilance accrue sur les chantiers.
Avant toute intervention : repérage obligatoire
Dès qu’un bâtiment a été construit avant 1997, la loi impose un repérage amiante avant travaux. Ce diagnostic, qui relève de la responsabilité du maître d’ouvrage, doit être confié à un opérateur certifié. L’entreprise de travaux, même expérimentée, ne peut pas s’y substituer.
Ce repérage est indispensable pour localiser les éléments contenant de l’amiante, notamment dans les menuiseries extérieures ou intérieures. En cas de présence confirmée, des procédures strictes encadrent la dépose et l’évacuation
Des règles précises pour l’évacuation des déchets
Deux options existent :
- Sous-section 4 : dépose par une entreprise disposant de salariés formés, puis transfert vers une Installation Fixe de Traitement de l’Amiante (IFTA).
- Sous-section 3 : intervention par une entreprise certifiée en désamiantage, avec évacuation directe vers un site de stockage autorisé.
Chaque déchet doit être tracé via la plateforme Trackdéchets, et un rapport de fin de travaux avec mise à jour des plans amiante doit être remis au client.
Des conditions de reprise plus strictes dans la REP
Pour protéger les filières de recyclage, les éco-organismes ont durci leurs consignes. Désormais, les menuiseries ne sont reprises gratuitement que si leur absence d’amiante est prouvée.
- En déchèterie publique : les menuiseries fabriquées après 1997 uniquement
- Dans les points professionnels : un marquage postérieur à 1997 ou une auto-attestation d’absence d’amiante
Face à ces règles renforcées, plusieurs points de reprise refusent tout simplement les menuiseries suspectes. Une mesure temporaire, mais qui complique déjà le quotidien des entreprises.
